Date de publication : 30.09.2021
Emmanuel Poirier, conseiller Point C, fait le point sur les différentes formes juridiques des entreprises car une fois votre projet de création validé, la question du choix du statut juridique va très vite se poser.
On distingue :
Un chef d’entreprise a son patrimoine et ses dettes, et son entreprise a également son patrimoine et ses dettes.
Dans le cadre de l’entreprise individuelle, on ne fait pas de distinction entre les deux, c’est-à-dire que les dettes de l’entreprise peuvent être soldées par la saisie d’un patrimoine personnel.
L’entreprise individuelle à responsabilité limitée vous permet d’affecter une partie de votre patrimoine à l’activité de l’entreprise : un véhicule, un ordinateur, du matériel, du mobilier, tout ce qui est nécessaire à votre activité.
L’EIRL est un régime qui s’adresse aux entrepreneurs individuels qui décident de limiter l’étendue de leur responsabilité en constituant un patrimoine d’affectation, dédié à leur activité professionnelle, sans constituer de société. L’EIRL reprend les caractéristiques de l’entreprise individuelle mais s’en distingue sur deux points :
Dans le cas de la société, on va mettre une cloison étanche entre les deux patrimoines. Autrement dit, les dettes de l’entreprise seront soldées uniquement par le patrimoine entreprise.
Vous choisissez l’entreprise individuelle ou la société en fonction de votre situation personnelle, de votre statut matrimonial/patrimonial… Si vous êtes célibataire, marié ou pacsé, les conséquences de l’entreprise ne vont pas être les mêmes sur votre patrimoine, en fonction de votre patrimoine global de départ. C’est-à-dire que si vous avez déjà accumulé du patrimoine d’épargne, vous allez vouloir le protéger et ainsi plutôt opter pour une version sociétale.
Enfin, il peut y avoir des critères liés au projet professionnel lui-même :
Si vous êtes plusieurs, inévitablement, il faudra partir sous une forme de société.
Le statut juridique joue aussi sur l’image que vous renvoyez à vos partenaires, clients, fournisseurs… Il faut choisir en fonction de ces problématiques commerciales.
Il faut ensuite vous interroger sur votre protection sociale.
Globalement, on va retrouver deux grandes catégories :
Pour une rémunération de 2 000 euros net, il y a une différence de coût total de 600 euros en faveur des travailleurs non-salariés. La protection sociale coûte moins chère que celle des salariés.
Une fois validé cet aspect coût, il faut aussi s’interroger sur la protection que vous donnent ces cotisations sociales.
Concernant Pôle Emploi (c’est souvent une réflexion que les créateurs se posent), on croit souvent à tort qu’en étant dirigeant d’une SAS, on bénéficie des droits Pôle Emploi selon la rémunération que l’on perçoit. C’est une idée reçue : qu’on soit dirigeant d’une SAS, entrepreneur individuel ou dirigeant d’une SARL, vous n’allez pas vous ouvrir de nouveaux droits Pôle Emploi.
En termes de protection maladie, le régime général de la Sécurité Sociale sera le même pour l’ensemble des entrepreneurs. Petite nuance, les non-salariés voient leur mutuelle être un peu plus chère, de l’ordre de 10 à 15% par an.
En termes de protection prévoyance, c’est-à-dire les sommes que vous verse la Sécurité Sociale en cas d’arrêt maladie, d’invalidité, de décès, elles sont à peu près équivalentes dans les deux régimes avec une indemnité journalière légèrement supérieure au maximum chez les non-salariés.
Pour ce qui est du régime de retraite de base obligatoire qui est calculé sur vos 25 meilleures années de cotisation, ils ont strictement les mêmes droits. Dernier point, chez les non-salariés, il y a beaucoup moins de complémentaire retraite obligatoire, donc il faut bien s’y préparer pour compenser cette perte.
En résumé, il faut avoir validé son business plan, il faut savoir si on démarre seul ou à plusieurs, il faut avoir pris en compte votre situation personnelle pour choisir le statut salarié ou non-salarié, l’entreprise individuelle pour connaitre l’impact que cela aura sur votre impôt sur le revenu ou sur les sociétés.
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